Tuesday, September 20, 2005




Remords posthume

Lorsque tu dormiras, ma belle ténébreuse,
Au fond d'un monument construit en marbre noir,
Et lorsque tu n'auras pour alcôve et manoir
Qu'un caveau pluvieux et qu'une fosse creuse;

Quand la pierre, opprimant ta poitrine peureuse
Et tes flancs qu'assouplit un charmant nonchaloir,
Empêchera ton coeur de battre et de vouloir,
Et tes pieds de courir leur course aventureuse,

Le tombeau, confident de mon rêve infini
(Car le tombeau toujours comprendra le poète),
Durant ces grandes nuits d'où le somme est banni,

Te dira: "Que vous sert, courtisane imparfaite,
De n'avoir pas connu ce que pleurent les morts?"
-- Et le vers rongera ta peau comme un remords.

Remorso póstumo

Quando dormires, minha bela tenebrosa,
Numa campa de mármore cor de nanquim
E em lugar de alcova, leito e baldaquim
Tiveres uma cripta úmida e musgosa,

Quando a pedra pesar na ossada medrosa,
Nos quadris que venceu o abandono sem fim,
Deixando o coração silencioso enfim
E os pés sem o prazer da corrida fogosa,

A tumba, confidente do meu ideal
(E a tumba sempre há de entender o poeta),
Durante a noite eterna, insone, sempre igual,

Dirá: "De que serviu, cortesã incorreta,
Teres negado o amor que faz chorar os mortos? "
-- E o verme vai roer, roer como um remorso.

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